Le problème de fond

 

---

Une analyse des acteurs

Le constat met en évidence la nécessité d'établir une base de données critiques et politiques sur les ONG travaillant dans les régions en guerre. En l'état actuel des choses, des listes de partenaires reconnus des bailleurs de fonds circulent de façon informelle et éparse. L'inconvénient est que celles-ci, en privilégiant l'ancienneté, la capacité de gestion et la performance technique d'une ONG, se contentent d'informations très signalétiques et ne fournissent aucun commentaire sur le positionnement stratégique des opérateurs. Une recherche indépendante aurait donc pour premier objectif de combler ces lacunes en se penchant sur la genèse et les activités d'une ONG, d'une part, et en analysant les modalités des interventions humanitaires, d'autre part.

Dans ce contexte, une des principales taches de l'Observatoire consiste à étudier les stratégies d'action d'ONG se définissant elles-mêmes comme des associations volontaires "privées", avec une "vocation caritative" et un "but non lucratif". Ne sont retenues que les associations travaillant de près ou de loin dans des situations de crise liées à des conflits armés, ce qui implique de s'intéresser également aux programmes de prévention de la violence ou de reconstruction après-guerre dans une optique de développement. On prête moins attention à la fausse dichotomie entre les "développementalistes" et les "urgentistes" : les premiers peuvent se retrouver pris à partie dans les événements et les seconds conduisent parfois des programmes sur le long terme lorsque l'insécurité se pérennise et que des pays se reconstruisent après la signature d'un traité de paix ou l'épuisement militaire des belligérants. L'intervention dans des contextes de guerre constitue un point d'entrée essentiel des acteurs étudiés. N'ayant pas vocation à une recension exhaustive mais à une veille scientifique, l'Observatoire ne s'intéresse qu'aux organisations les plus pertinentes de ce point de vue.